Histoire
Histoire
Patrimoine
Lors de l’élaboration du PLU , un inventaire des bâtiments avec un intérêt architectural a été réalisé par le Pôle Pays d’art et d’histoire de Saint‐Omer et l’Agence d’urbanisme. ( Photographies et textes : agence d’urbanisme et de développement Pays de Saint-Omer – Flandre intérieure)
Eglise Saint-Nicolas
L’église Saint-Nicolas est sans conteste le monument le plus emblématique d’Ecques. Probablement construite au XIe siècle, elle est l’unique élément de patrimoine médiéval ecquois et sa fortification au XVIIe siècle dans le contexte des guerres entre le royaume de France et l’Espagne l’inscrit à la fois dans le passé local et l’histoire de France.
Outre sa tour romane, l’église d’Ecques est constituée d’un chœur possiblement du XIIe siècle mais remanié au XVIe, d’une nef édifiée au XVIIe siècle et d’un transept édifié entre la fin du XVIIe siècle et 1746.
Les anciennes brasseries
La brasserie Risbourgue-Cattez au 109 rue de Saint-Omer est un ancien site industriel complet. Probablement déjà en activité vers 1895, l’atelier de fabrication côté voie visible aujourd’hui accuse lui la date de 1904 sur une cheminée. Le site se compose d’un logement patronal, et de deux ateliers de fabrication (malterie et brasserie). Le tout est en briques industrielles.
Comme la brasserie Canler-Laheyne, la présence de fait écho à un savoir-faire rural présent à Ecques mais aujourd’hui disparu. Elle est elle aussi intégrée au sein d’un ensemble de trois anciennes brasseries présentes dans le centre d’Ecques.
La Brasserie-Malterie Canler-Laheyne au 38 et 56, rue de Cauchie est composée de vastes ateliers, d’un magasin de vins et spiritueux et d’un logement patronal, le tout formait jadis un petit complexe industriel. Aujourd’hui les infrastructures ont partiellement été supprimées pour permettre l’installation d’un magasin d’électroménagers mais le logis patronal et la malterie subsistent. Construite à partir de 1912, elle a cessé ses activités vers 1950. Etroitement liée à l’économie ecquoise de la première moitié du XXe siècle, la brasserie-malterie Canler-Laheyne fait partie des bâtiments évoquant une partie de l’histoire communale.
En activité vers 1881, la brasserie Herman, 40 rue du Brûle paraît avoir connu une existence assez brève puisqu’elle ne fonctionnait déjà plus en 1914. Pour autant, comme les autres brasseries, ces bâtiments font écho à l’économie locale du début du XXe siècle. Ces constructions de briques sont de beaux exemples d’architecture domestique et industrielle de la toute fin du XIXe siècle.
Les fermes de la reconstruction
Notre commune et tout particulièrement Cauchie d’Ecques, mais aussi Rons et Coubronne ont été fortement touchés par des bombardements lors de la Seconde Guerre mondiale qui avaient pour objectifs de détruire les rampes de V1 installées à proximité.
Casemates construites sous l’Occupation par la Flak allemande ( rue de Saint-Omer)
Les bâtiments édifiés dans le cadre de la Reconstruction sont autant de témoignages de cette page d’histoire . On y retrouve souvent des vastes logis et des dépendances assez volumineuses ; avec l’utilisation de brique de facture industrielle ces fermes sont très caractéristiques de l’architecture de la Reconstruction [1945-1960] en milieu rural.
Chapelles et calvaires
Chapelle Notre-Dame des Affligées, rue de Cassel, édifiée en briques avec pignon de façade à redents. Cette chapelle datant de 1948 fait suite à un édifice religieux plus ancien. Sa reconstruction a été rendue nécessaire par les durs bombardements subis par Cauchie en 1944. Et le Calvaire Debienne à l’Angle rue de Cassel/rue de la Basse-ville érigé aussi après la Seconde Guerre mondiale.
Rue de la Sablonnière, Calvaire en béton qui fait suite à un autre plus ancien, déjà visible en 1817 et Chapelle rue de Coubronne édifiée en 1828 à l’emplacement d’une chapelle ayant existé sous l’Ancien Régime.
Chapelle Notre-Dame du Bon Voyage, rue de Westecques. Chapelle probablement érigée durant la seconde moitié du XIXe siècle. A proximité de l’ancienne église de Westecques et Chapelle Paris, rue de Clarques érigée en 1827 et possiblement restaurée à la fin du XIXe siècle.
Dépendance agricole, rue des anglais, sur laquelle est positionnée une niche avec une statue de Notre Dame de la Salette provenant d’une ancienne chapelle détruite lors de la construction de la malterie en 1894.
La Maison du Dîmeur
La Maison du Dimeur (450, rue d’Inghem) regroupe un ensemble de bâtiments comprenant une grange en bordure de voie, un logis et des petites dépendances en fond de cour. Le logis paraît être la partie la plus ancienne de l’ensemble.
Il porte le millésime 1706 sur son pignon et son architecture est assez représentative des techniques de construction antérieures à la révolution industrielle. Edifié en briques rouges de facture artisanale, il est relativement haut et étroit. Il est coiffé d’un toit en bâtière à la charpente pentue, il est protégé des intempéries par des pignons en wambergue.
La grange et les dépendances en fond de cour sont quant à elles des témoignages de l’architecture rurale de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle. La première est une construction à ossature de briques rouges appareillée à la française mais dont le mur gouttereau face à la voie est recouvert de bardeaux de bois posés à clin.
Les secondes, peu visibles depuis la voie, semblent intégralement en briques. La Maison du Dimeur présente également un intérêt historique indéniable. Il s’agit de l’unique bâtiment témoignant de l’existence révolue de la paroisse de Westecques, qui formait jadis une communauté à part de celle d’Ecques.
La ferme de Rons
la Ferme de Rons (1601, rue d’Aire) est un ensemble de bâtiments contigüs sur cour fermée. Elle est encore partiellement entourée d’un fossé, auparavant en eau.
Chef-lieu d’une vaste exploitation agricole, cette ferme est édifiée à l’aide de briques rouges antérieures la révolution industrielle. L’originalité du site réside dans le fait que cette ferme est une ancienne propriété fortifiée au XVIIe siècle dans le contexte des guerres entre Français et Habsbourg.
Outre le fossé, les puissantes tours et le porche armorié aujourd’hui intégrés au corps de ferme témoignent encore de ce passé militaire. A l’intérieur de certaines des tours, des salles voutées sont encore observables. A l’extérieur du corps de ferme, un chartil est présent. La Ferme de Rons est un témoignage unique de l’histoire d’Ecques et de la Morinie.
Chef-lieu d’une seigneurie observable depuis le Moyen-Âge, elle est un rare vestige de structure fortifiée moderne en milieu rurale.
Logis en rouge-barre
Logis lié à une ancienne activité agricole (15, rue du Brûle).
Située dans le centre du bourg, cette construction contribue au maintien d’un tissu de bâtiments anciens dans le centre d’Ecques. Son architecture présente beaucoup de traits relatifs à l’architecture rurale artésienne antérieure à la révolution industrielle.
Bâtiment assez étroit mais relativement élevé, il est coiffé d’un toit à la charpente très pentue protégé des intempéries par des pignons en wambergue. Appuyé sur des contreforts de briques, il est édifié en rouge-barre.
Télécharger un petit livret réalisé par les enfants de l’école pour mieux connaître le village
Patrimoine
Lors de l’élaboration du PLU , un inventaire des bâtiments avec un intérêt architectural a été réalisé par le Pôle Pays d’art et d’histoire de Saint‐Omer et l’Agence d’urbanisme. ( Photographies et textes : agence d’urbanisme et de développement Pays de Saint-Omer – Flandre intérieure)
Eglise Saint-Nicolas
L’église Saint-Nicolas est sans conteste le monument le plus emblématique d’Ecques. Probablement construite au XIe siècle, elle est l’unique élément de patrimoine médiéval ecquois et sa fortification au XVIIe siècle dans le contexte des guerres entre le royaume de France et l’Espagne l’inscrit à la fois dans le passé local et l’histoire de France.
Outre sa tour romane, l’église d’Ecques est constituée d’un chœur possiblement du XIIe siècle mais remanié au XVIe, d’une nef édifiée au XVIIe siècle et d’un transept édifié entre la fin du XVIIe siècle et 1746.
Les anciennes brasseries
La brasserie Risbourgue-Cattez au 109 rue de Saint-Omer est un ancien site industriel complet. Probablement déjà en activité vers 1895, l’atelier de fabrication côté voie visible aujourd’hui accuse lui la date de 1904 sur une cheminée. Le site se compose d’un logement patronal, et de deux ateliers de fabrication (malterie et brasserie). Le tout est en briques industrielles.
Comme la brasserie Canler-Laheyne, la présence de fait écho à un savoir-faire rural présent à Ecques mais aujourd’hui disparu. Elle est elle aussi intégrée au sein d’un ensemble de trois anciennes brasseries présentes dans le centre d’Ecques.
La Brasserie-Malterie Canler-Laheyne au 38 et 56, rue de Cauchie est composée de vastes ateliers, d’un magasin de vins et spiritueux et d’un logement patronal, le tout formait jadis un petit complexe industriel. Aujourd’hui les infrastructures ont partiellement été supprimées pour permettre l’installation d’un magasin d’électroménagers mais le logis patronal et la malterie subsistent. Construite à partir de 1912, elle a cessé ses activités vers 1950. Etroitement liée à l’économie ecquoise de la première moitié du XXe siècle, la brasserie-malterie Canler-Laheyne fait partie des bâtiments évoquant une partie de l’histoire communale.
En activité vers 1881, la brasserie Herman, 40 rue du Brûle paraît avoir connu une existence assez brève puisqu’elle ne fonctionnait déjà plus en 1914. Pour autant, comme les autres brasseries, ces bâtiments font écho à l’économie locale du début du XXe siècle. Ces constructions de briques sont de beaux exemples d’architecture domestique et industrielle de la toute fin du XIXe siècle.
Les fermes de la reconstruction
Notre commune et tout particulièrement Cauchie d’Ecques, mais aussi Rons et Coubronne ont été fortement touchés par des bombardements lors de la Seconde Guerre mondiale qui avaient pour objectifs de détruire les rampes de V1 installées à proximité.
Casemates construites sous l’Occupation par la Flak allemande ( rue de Saint-Omer)
Les bâtiments édifiés dans le cadre de la Reconstruction sont autant de témoignages de cette page d’histoire . On y retrouve souvent des vastes logis et des dépendances assez volumineuses ; avec l’utilisation de brique de facture industrielle ces fermes sont très caractéristiques de l’architecture de la Reconstruction [1945-1960] en milieu rural.
Chapelles et calvaires
Chapelle Notre-Dame des Affligées, rue de Cassel, édifiée en briques avec pignon de façade à redents. Cette chapelle datant de 1948 fait suite à un édifice religieux plus ancien. Sa reconstruction a été rendue nécessaire par les durs bombardements subis par Cauchie en 1944. Et le Calvaire Debienne à l’Angle rue de Cassel/rue de la Basse-ville érigé aussi après la Seconde Guerre mondiale.
Rue de la Sablonnière, Calvaire en béton qui fait suite à un autre plus ancien, déjà visible en 1817 et Chapelle rue de Coubronne édifiée en 1828 à l’emplacement d’une chapelle ayant existé sous l’Ancien Régime.
Chapelle Notre-Dame du Bon Voyage, rue de Westecques , chapelle probablement érigée durant la seconde moitié du XIXe siècle, à proximité de l’ancienne église de Westecques et Chapelle Paris, rue de Clarques érigée en 1827 et possiblement restaurée à la fin du XIXe siècle.
Dépendance agricole, rue des anglais, sur laquelle est positionnée une niche avec une statue de Notre Dame de la Salette provenant d’une ancienne chapelle détruite lors de la construction de la malterie en 1894.
La Maison du Dîmeur
La Maison du Dimeur (450, rue d’Inghem) regroupe un ensemble de bâtiments comprenant une grange en bordure de voie, un logis et des petites dépendances en fond de cour. Le logis paraît être la partie la plus ancienne de l’ensemble.
Il porte le millésime 1706 sur son pignon et son architecture est assez représentative des techniques de construction antérieures à la révolution industrielle. Edifié en briques rouges de facture artisanale, il est relativement haut et étroit. Il est coiffé d’un toit en bâtière à la charpente pentue, il est protégé des intempéries par des pignons en wambergue.
La grange et les dépendances en fond de cour sont quant à elles des témoignages de l’architecture rurale de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle. La première est une construction à ossature de briques rouges appareillée à la française mais dont le mur gouttereau face à la voie est recouvert de bardeaux de bois posés à clin.
Les secondes, peu visibles depuis la voie, semblent intégralement en briques. La Maison du Dimeur présente également un intérêt historique indéniable. Il s’agit de l’unique bâtiment témoignant de l’existence révolue de la paroisse de Westecques, qui formait jadis une communauté à part de celle d’Ecques.
La ferme de Rons
la Ferme de Rons (1601, rue d’Aire) est un ensemble de bâtiments contigüs sur cour fermée. Elle est encore partiellement entourée d’un fossé, auparavant en eau.
Chef-lieu d’une vaste exploitation agricole, cette ferme est édifiée à l’aide de briques rouges antérieures la révolution industrielle. L’originalité du site réside dans le fait que cette ferme est une ancienne propriété fortifiée au XVIIe siècle dans le contexte des guerres entre Français et Habsbourg.
Outre le fossé, les puissantes tours et le porche armorié aujourd’hui intégrés au corps de ferme témoignent encore de ce passé militaire. A l’intérieur de certaines des tours, des salles voutées sont encore observables. A l’extérieur du corps de ferme, un chartil est présent. La Ferme de Rons est un témoignage unique de l’histoire d’Ecques et de la Morinie.
Chef-lieu d’une seigneurie observable depuis le Moyen-Âge, elle est un rare vestige de structure fortifiée moderne en milieu rurale.
Logis en rouge-barre
Logis lié à une ancienne activité agricole (15, rue du Brûle).
Située dans le centre du bourg, cette construction contribue au maintien d’un tissu de bâtiments anciens dans le centre d’Ecques. Son architecture présente beaucoup de traits relatifs à l’architecture rurale artésienne antérieure à la révolution industrielle.
Bâtiment assez étroit mais relativement élevé, il est coiffé d’un toit à la charpente très pentue protégé des intempéries par des pignons en wambergue. Appuyé sur des contreforts de briques, il est édifié en rouge-barre.
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Les Anecdotes historiques
Le 10 mars 1424, Colin Claye et sa femme, Marie Foye, tous deux originaires de la région de Furne en Flandre, sont arrêtés à la suite de l’assassinat d’un autre Flamand, Jean de Wede. Colin Claye, qui avait encore les mains tachées de sang et était en possession de la bourse de la victime au moment de son arrestation, est soumis à la question (torture), mais il nie. Il est transporté à Saint-Omer avec sa femme. Là, des témoins accusent le mari, qui est aussitôt renvoyé à Ecques où il est jugé devant le tribunal composé du bailli, des échevins et de francs hommes, puis exécuté le 13 mars : il est traîné à un cheval par le bourreau de Saint-Omer avant d’être pendu. Sa femme, accusée de l’avoir aidée, est elle aussi soumise à la question ; après avoir avoué, elle est à son tour condamnée et brûlée vive par le même bourreau le 21 mars, devant une foule de près de 3000 personnes venues de Saint-Omer et de Thérouanne pour assister au « spectacle ».
JLP
Pour en savoir plus : A. Courtois, « La justice criminelle en Artois au quinzième siècle », Bulletin de la Société Académique des Antiquaires de la Morinie 2, 1858, p. 576-590.
La grande cloche datait de 1624, mais elle est fêlée. L’ancienne cloche est donc refondue, et son métal sert de matière première à la nouvelle, ce qui a l’avantage d’en réduire le coût.
Le 15 août, le conseil municipal décide de lui donner le nom de Marianne – la loi de séparation des Églises et de l’État est encore dans toutes les mémoires. L’idée de graver le buste de la République, initialement évoquée, est finalement abandonnée pour ne pas dépasser le budget. Qu’à cela ne tienne, l’inscription énumère le nom de la commune et la date, la mention République française, le nom de la cloche, ceux des parrain et marraine, ainsi que des douze conseillers municipaux, maire et adjoint en tête. En bas, figure le nom de l’entreprise Dubuisson de Paris, qui est chargée des travaux.
JLP
Pour retrouver le texte complet de l’inscription : J.-L. Podvin, G. Pouchain, « L’église Saint-Nicolas à Ecques : un patrimoine méconnu », Bulletin de la Société Académique des Antiquaires de la Morinie, t. XXVII, n° 473, mars 2013, p. 337-358.
La disparition d’Yves Bertin en janvier 2015, au début de son second mandat de maire, a suscité une vague d’émotion dans sa commune d’Ecques mais aussi dans l’ensemble de l’Audomarois. Il est en effet rare de voir ainsi le premier magistrat d’une commune s’éteindre alors qu’il est aux affaires. Pourtant, en remontant dans l’histoire, on peut retrouver d’autres exemples de maires décédés pendant qu’ils étaient en fonction.
C’est d’abord le cas du premier maire d’Ecques, le chirurgien Paul Warlencourt. Élu en février 1790, il assume ensuite des fonctions au niveau du district, l’équivalent de notre arrondissement actuel, avant de revenir aux affaires communales de 1793 à 1795, date à laquelle l’administration municipale disparaît au profit de l’administration cantonale. On le retrouve à nouveau à la tête de la commune au moment du rétablissement de l’administration municipale en 1800, et ce jusque 1811, où il meurt le 14 janvier à 63 ans, peut-être lors d’un épisode épidémique (onze morts en un mois).
Quelques années plus tard, c’est Adrien Ringart, qui assure les fonctions de maire en juillet 1816. Officier de santé et beau-fils de Paul Warlencourt, il décède subitement à 44 ans à Rebecques, le 13 juillet 1821, au cours d’une visite à ses malades de Crecques. Dans ces deux cas, il est possible que la profession de ces édiles ait concouru à leur disparition.
Au milieu du XIXe siècle, Liévin Delohen, arrivé à la tête de la commune en novembre 1846, se distingue par son hostilité envers l’abbé Bonnière, prêtre de la paroisse, et son soutien à l’instituteur Becquart, républicain convaincu. Il meurt le 3 septembre 1849 à 54 ans, lors d’un épisode de choléra qui fait une quinzaine de victimes en un mois. Là encore, sa présence auprès des familles malades lors des procédures d’enregistrement des décès a probablement entraîné sa mort.
Après l’effervescence de la IIe République, les maires sont beaucoup plus modérés politiquement. Ainsi, Jean Baptiste Bouvart, cultivateur, est maire à partir de juillet 1852 et pendant toute la durée du Second Empire. Il devient même, en 1864, conseiller d’arrondissement en battant le maire d’Aire, Warenghem. Au moment de son décès, le 19 juin 1872, à 54 ans, il a droit à des funérailles grandioses à l’église à laquelle il était très attaché : le prêtre va jusqu’à faire réaliser un catafalque dont le coût de 18 francs est pris en charge par la fabrique dans ses dépenses extraordinaires.
En 1887, après seulement une année de mandat, c’est Henri Caron, agriculteur, qui meurt prématurément en avril, à l’âge de 41 ans. Son adjoint – à l’époque, il n’y avait qu’un adjoint – fait office de maire pendant un an, jusqu’aux élections de mai 1888.
En janvier 1918, peu avant la fin de la guerre, Eugène Renard, 56 ans, meurt après dix années d’exercice. De constitution robuste, cet ancien commissaire-priseur à Aire avait encore, la veille, fait une partie de chasse aux animaux nuisibles. L’événement ne passe certes pas inaperçu, mais à Ecques comme ailleurs, la guerre et son cortège de morts sont en première ligne : à la fin de celle-ci, la commune ne compte pas moins de 75 victimes.
En novembre 1924, le successeur d’Eugène Renard, Arnould Canler, par ailleurs brasseur, s’éteint avant la fin de son mandat.
Il faut ensuite attendre 1965 et la disparition d’Euloge Tourneur, âgé de 70 ans, ancien ingénieur des télécommunications qui venait d’entamer son second mandat, pour voir un maire disparaître en exercice.
JLP
Au cœur de l’été 1666, la peste bubonique sévit dans la région, notamment à Dunkerque. Le village d’Ecques n’est pas épargné, peut-être à cause du déplacement de soldats venant des zones contaminées. Plusieurs familles sont malades, et des décès sont constatés. Le 16 août 1666, un espace spécifique est béni par le curé, Nicolas Bart, « pour la sépulture des pestiférés ». Une semaine plus tard, le 23 août, le prêtre succombe à son tour à la maladie. Sa dépouille est sortie du presbytère par la fenêtre, au moyen d’un crochet à fumier, car on veut éviter de la toucher.
Compte tenu du lieu où est implanté ce cimetière des pestiférés, face à l’actuelle station d’épuration, on peut raisonnablement penser que c’est au hameau de Rons que l’épidémie a fait des ravages : il n’était pas question de transporter ces corps loin du lieu du décès, ni de les mêler aux autres défunts. Les cadavres étaient recouverts de chaux et enterrés profondément dans ce cimetière éloigné du village.
Des messes en l’honneur de saint Roch sont financées par des paroissiens le 16 août, jour anniversaire de la fondation du cimetière ; une statue en l’honneur de ce saint, réputé pour son efficacité contre la maladie, est mise en place dans l’église Saint-Nicolas, avec un autel spécifique jusqu’à la Révolution.
Il semble que l’épidémie ait disparu du village, mais elle reste encore vivace pendant trois ans dans les alentours, touchant Aire, Saint-Omer, différents villages, avant de se propager en Flandre.
JLP
Pour en savoir plus : J.-L. Podvin, « Un épisode de peste à Ecques en 1666 », Bulletin de la Société Académique des Antiquaires de la Morinie, t. XXVIII, n° 477, 2017, p. 437-443.
Un corps de pompiers à Ecques
Pour faire face aux incendies fréquents et souvent dévastateurs, des ordonnances de police antérieures à la Révolution exigeaient que les habitants luttent contre les incendies. Mais les moyens, surtout dans les villages, étaient dérisoires. Devant la multiplication des sinistres, les communes sont encouragées à se doter d’une pompe à bras, et la commune d’Ecques, sollicitée dès 1842, ne franchit le pas qu’en 1865.
Encore faut-il savoir manier le matériel. En 1879, une société de sauvetage est créée. L’équipement pour équiper la quarantaine d’hommes est rudimentaire (casque, ceinturon) et s’ajoute aux dépenses en tuyaux, échelles, et seaux de toile qu’il faut renouveler régulièrement. Le statut des hommes est précaire. Aussi décide-t-on d’aller plus loin au début du XXe siècle en fondant, en 1907, un corps de sapeurs-pompiers de 30 hommes (un officier, deux sous-officiers et 27 hommes), âgés de 23 à 74 ans. Dirigés par le lieutenant Auguste Tassart, ils démontrent leur efficacité dans le village, mais aussi en intervenant à Quiestède lors du grand incendie de la cartonnerie le 23 avril 1912. Les sapeurs-pompiers se dotent d’une société de tir en 1908 et d’un drapeau en 1910, dans un contexte de préparation militaire à la guerre.
Cinq hommes du corps sont tués pendant la Grande Guerre. Émile Lardeur succède à Tassart en 1923 et reste à la tête du corps jusque 1947, avant de céder la place à Jacob d’Hooghe. Après la Seconde Guerre mondiale, il faut moderniser le matériel, ce qui coûte trop cher. Faute de motopompe, le corps est condamné, d’autant que l’amélioration des moyens de communication permet des interventions d’unités basées plus loin, mais mieux équipées (Aire, Saint-Omer). Le corps est dissous le 30 juin 1950, et seule la remise des pompiers témoigne encore de son existence.
JLP
Pour en savoir plus : J.-L. Podvin, « Incendies et pompiers à Ecques, des années 1840 à 1950 », Bulletin de la Société Académique des Antiquaires de la Morinie, t. XXVIII, n° 478, 2018, p. 573-594.
La question de la séparation des Églises et de l’État a profondément marqué la France au début du XXe siècle, entraînant des divisions depuis le sommet de l’État jusqu’au moindre des villages. La commune d’Ecques n’échappe pas à la règle.
L’abbé Eugène Bodescot , nommé à Ecques en 1902, y reste jusqu’en 1911. Dans le bulletin paroissial qu’il a créé en 1903, Le Petit Saint-Nicolas, il dénonce violemment ces lois qu’il considère comme mauvaises, mais qui sont finalement votées en décembre 1905.
Quand le 22 février 1906, en vertu de celles-ci, il faut procéder aux inventaires des biens de l’église, il essaie de s’y opposer en s’appuyant sur le droit. Le percepteur, flanqué de deux gendarmes, se voit ainsi refuser l’accès au bâtiment, car la loi prévoit que cet inventaire soit dressé par un agent des domaines, ce que n’est pas le percepteur.
L’inventaire se déroule pourtant quelques jours plus tard, le 3 mars 1906, non sans quelques réticences formelles du curé qui a cette fois en face de lui un agent des domaines et quatre gendarmes.
Conséquence de ces déchirements, la tension demeure vive jusqu’à la Première Guerre mondiale entre les laïcs, notamment autour de l’instituteur Brunot, et les cléricaux, derrière l’abbé Bodescot. On en arrive même aux mains, aux procès et aux dénonciations calomnieuses…
JLP
Pour en savoir plus : J.-L. Podvin, « Instituteur contre curé à Ecques, de 1905 à 1912 », Bulletin de la Société Académique des Antiquaires de la Morinie, t. XXVIII, n° 475, mars 2015, p. 35-41.
L’église d’Ecques a la particularité de se trouver à un point bas de la commune, ce qui occasionna dans le passé de nombreuses inondations. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, les habitants adressent une pétition au chapitre cathédral de Saint-Omer, propriétaire des lieux, afin que le sol de l’église soit rehaussé et mis hors d’eau. Leur demande reste lettre morte.
Près d’un siècle plus tard, en octobre 1842, l’abbé Bonnière, alors en charge de la paroisse, écrit au préfet et à l’évêque avec le soutien du maire, Guillaume Lardeur, pour obtenir des fonds afin de rehausser le pavé de 18 cm et mettre l’église hors d’eau, car elle était une quinzaine de centimètres plus bas que le cimetière, régulièrement inondé par les eaux malgré une digue d’un mètre cinquante élevée à la limite nord de celui-ci. Il se plaint que l’eau remonte par le pavé et stagne pendant plusieurs semaines dans l’église, détériorant les boiseries, rendant l’édifice malsain et insalubre, et surtout dissuadant les fidèles de s’y rendre. L’enquête menée par les services de l’État conclut cependant à la faisabilité de l’opération par la commune elle-même, par le biais d’une augmentation d’impôts…
L’abbé s’adresse alors en novembre 1842 à la reine des Français, Marie-Amélie, épouse de Louis-Philippe, toujours avec l’appui du maire qui espère ainsi éviter une nouvelle imposition. Il fait appel « au zèle de Sa Majesté pour la religion », espérant trouver plus de complaisance de son côté. On n’a pas conservé de réponse de la reine, mais la démarche demeura vaine.
JLP
Pour en savoir plus : J.-L. Podvin, G. Pouchain, « L’église Saint-Nicolas à Ecques : un patrimoine méconnu », Bulletin de la Société Académique des Antiquaires de la Morinie, t. XXVII, n° 473, mars 2013, p. 337-358.
L’église d’Ecques fut pourvue d’une sacristie fort tôt, et plusieurs documents attestent son existence au XVIIe siècle. À l’extrémité du chevet plat de l’édifice (donc à l’Est), les traces d’une porte, bouchée par des briques, permettent d’en connaître l’emplacement. Elle fut supprimée, peut-être à la Révolution, et les prêtres durent alors se contenter d’un espace situé dans le chœur, derrière le maître-autel qui était alors un peu plus avancé.
Cela fut considéré comme inconvenant au fil du temps et, en 1862, le conseil municipal vote la construction d’une nouvelle sacristie, financée par une vente d’arbres. Elle est située sur le côté sud du chœur, dans l’angle formé avec le bras sud du transept.
Construite en briques, cette sacristie est de style néogothique. Son toit était à deux pans à l’origine, mais il fut modifié après la Seconde Guerre mondiale pour n’en conserver qu’un seul (toit en appentis), réduisant ainsi les risques d’infiltration. Cela cache ainsi une des baies vitrées du chœur.
JLP
Pour en savoir plus : J.-L. Podvin, G. Pouchain, « L’église Saint-Nicolas à Ecques : un patrimoine méconnu », Bulletin de la Société Académique des Antiquaires de la Morinie, t. XXVII, n° 473, 2013, p. 337-358.
En avril 1850, l’instituteur d’Ecques, Augustin Becquart, est révoqué. Le jeune instituteur, natif de Mametz, était arrivé dans la commune en janvier 1846, pour remplacer Silvain Patin, mort en novembre de l’année précédente. Bien que le curé de la paroisse, l’abbé Bonnière, ait favorisé son recrutement, il entre en conflit avec lui et les choses s’aggravent lors de la mise en place de la IIe République, en février 1848.
Pétri d’idéal républicain, Becquart s’enthousiasme pour de grands projets égalitaires, qui vont à l’encontre de l’opinion générale en France, méfiante à l’égard de ces instituteurs progressistes. La loi Falloux du 15 mars 1850, précédée d’une autre le 11 janvier de la même année, donne la possibilité aux préfets de se débarrasser de ces brebis galeuses, et c’est chose faite dans les premiers jours d’avril. On l’accuse notamment de ne pas prodiguer l’enseignement religieux, et de développer une propagande socialiste.
Becquart, soutenu par la municipalité de l’époque dirigée par Antoine Mantel et par une très large partie des habitants qui signe une pétition en sa faveur, a beau tenter un recours, rien n’y fait. La campagne en sa faveur du journal d’Édouard Devaux, L’Eclaireur, ne permet pas de contrebalancer celle de L’Indépendant, hostile à l’instituteur.
Révoqué, Becquart demeure secrétaire de mairie pendant un an, avant que les autorités préfectorales ne s’en aperçoivent et exigent son renvoi sous peine de suppression de toute subvention à la commune. Un moment journaliste dans un journal airois engagé, La Vérité, Becquart devient sous le Second Empire cultivateur, épicier, mineur, cabaretier. Il réapparait sous le IIIe République, et se présente même aux élections municipales. Il meurt le 20 juin 1889, un siècle jour pour jour après le serment du Jeu de Paume…
JLP
Pour en savoir plus : J.-L. Podvin, « Augustin Becquart, instituteur républicain à la campagne au milieu du XIXe siècle », Bulletin de la Commission départementale d’histoire et archéologie du Pas-de-Calais XXXIII, 2015, p. 39-55.
Les grandes périodes
Ecques à la préhistoire
Dès la Préhistoire, on retrouve des traces d’occupation du sol sur le territoire de la commune d’Ecques. Elles se situent essentiellement dans les zones des carrières de marne proches du centre du village, exploitées aux XIXe et XXe siècles. Des bifaces acheuléens datant du paléolithique y ont été relevés, mais aussi des objets néolithiques (une hache par exemple). JLP
Ecques dans l'Antiquité
On ne dispose pas d’éléments probants de la présence de Gaulois à Ecques. En revanche, celle des Romains est attestée par l’archéologie ; monnaies, poteries, sigillée, tuiles, traces d’habitat gallo-romain et même une villa (ferme), probablement des IIe – IIIe siècles, sur les bords de la Lauborne. Le territoire fut cadastré pour mieux le mettre en valeur, sans doute peu de temps après la conquête de la Gaule intervenue sous César (58-50 avant J.-C.).
La voie romaine allant de Cassel (chef-lieu de la cité des Ménapiens) à Thérouanne (chef-lieu de la cité des Morins) traversait une partie du village au sud, à Cauchie. Des tombes à incinération du Ier siècle ont également été mises au jour dans la zone des Escardalles. Une monnaie et des poteries de la fin du IVe siècle attestent la pérennité de cette présence malgré les temps troublés.
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Ecques au Moyen Age
Plusieurs tombes mérovingiennes ont été découvertes entre le milieu du XIXe siècle et le milieu du XXe, dans les carrières de marne du village. Elles traduisent une occupation du sol au début du Haut Moyen Âge, dans la continuité de celle de l’Antiquité tardive.
Il n’y a pas lieu de prendre en considération les assertions selon lesquelles le domaine du village aurait été donné par Baudouin Bras-de-Fer à l’église de Saint-Omer en 871. Ce n’est qu’en 1088 qu’apparaît pour la première fois le nom du village, mentionné sous la forme Hescha dans un cartulaire. Le village d’Ecques appartient alors au chapitre collégial (les chanoines) de Saint-Omer qui en assure la mise en valeur (exploitation des terres, moulin à eau).
C’est au XIIe siècle qu’est construite l’église du village dont la tour romane, récemment restaurée subsiste encore (cf. église).
Pendant la guerre de Cent Ans (1337-1456), le village d’Ecques est régulièrement affecté par les passages de troupes et subit de nombreux pillages. Ainsi, dès 1340, les Français surprennent à Cauchie les Flamands de Robert d’Artois qui avaient pillé le secteur, et notamment Arques, et les massacrent.
À la sortie de cette longue guerre, marquée par les affrontements mais aussi par les maladies, Ecques ne compte plus guère que 70 feux (familles payant l’impôt) en 1469, lors du dénombrement ordonné par le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, alors maître de l’Artois.
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Ecques à l'époque moderne
Au début de l’époque moderne, Ecques souffre de la proximité de Thérouanne, lieu d’affrontement entre les Français et les Impériaux. La destruction de Thérouanne par les troupes de Charles Quint en 1553 l’affecte logiquement, mais ne signifie pas pour autant la fin des misères.
Le village d’Ecques se repeuple progressivement, en dépit de la guerre de Trente Ans (1618-1648) et des épidémies, comme la peste en 1666 qui emporte même le prêtre de la paroisse, Nicolas Bart. C’est de cette même époque que datent d’importants travaux sur la nef et la tour de de l’église, indice des destructions qu’elles avaient subies (cf. église).
Après la prise de Saint-Omer en 1677 par les Français, le siège d’Aire en 1710 se traduit à nouveau par de nombreux morts à Ecques, et la disparition de 140 des 500 paroissiens.
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Ecques sous la Révolution
On n’a pas conservé les cahiers de doléances de la paroisse, rédigés à la veille de la Révolution, qui auraient pu nous renseigner sur les aspirations des villageois. En février 1790, Paul Warlencourt devient le premier maire de la commune d’Ecques, qui fait alors partie du canton de Théouanne.
Le clergé qui possédait les terres de la commune voit ses biens vendus, et l’abbé Lardeur doit abandonner en 1792 son poste au curé jureur, Ségard. Du côté de Westecques, la vente des biens du clergé est suivie de la disparition de l’église, prélude à la disparition de la paroisse et à sa fusion avec Ecques. Les biens des émigrés subissent le même sort (Mussem).
Le village reste à l’écart des moments forts de la Révolution, mais il doit fournir des hommes à l’effort de guerre, et accepter les réquisitions nombreuses imposées par les autorités (démontage de deux des cloches de l’église, fourniture de chariots, de grains, de paille, de bétail). Cela entraîne quelques résistances de certains paysans, finalement contraints à s’exécuter.
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L'école à Ecques jusque 1914
À Ecques, les plus anciennes traces de l’école remontent au début du XVIIIe siècle (1709), même si elle devait exister au siècle précédent. La commune a son instituteur à la Révolution (1795), mais aussi son institutrice. Le bâtiment est alors situé à l’emplacement de l’actuelle mairie, alors que les enseignants logent dans l’ancien presbytère.
Un nouveau bâtiment est construit au début des années 1840, mais suite à des vices de construction, il doit très vite subir de profondes réparations moins de dix ans plus tard. Après une cinquantaine d’années de calme, au cours desquels deux instituteurs (Sylvain Patin père et fils) se succèdent, le milieu du XIXe siècle est beaucoup plus tourmenté.
En 1846, le nouvel instituteur, Augustin Becquart, s’affranchit du curé, avant d’être accusé de socialisme et de devenir la cible des autorités préfectorales sous l’éphémère IIe République. En dépit du soutien de la municipalité et d’une grande partie de la population, il est révoqué en 1850.
À la fin des années 1850, la construction d’une école communale de filles est décidée, qui met un terme à l’enseignement privé dans la commune : cette école des filles est encore aujourd’hui le lieu de l’actuelle école communale.
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Pour en savoir plus : J.-L. Podvin, « L’école à Ecques jusqu’à la Première Guerre mondiale », Bulletin de la Société Académique des Antiquaires de la Morinie, t. XXVIII, n° 475, mars 2015, p. 11-33.
Ecques pendant la guerre 1914-1918
Le récit du curé de la paroisse, les registres militaires ou encore la presse locale, nous apportent quelques informations pour connaître la guerre 1914-1918 à Ecques.
L’abbé Émile Salomé, installé dans la paroisse depuis 1911, décrit l’atmosphère au début du conflit, avant sa mobilisation en décembre 1915. Il est affecté à l’hôpital militaire de Saint-Omer jusqu’en février 1919. Cette proximité géographique lui permet de rester en contact étroit avec ses paroissiens et de célébrer le plus souvent la messe dominicale.
À Ecques comme partout en France, on sonne le tocsin. Dès le 3 août 1914, en plein cœur de l’été, au moment où vont se dérouler les moissons, une centaine d’hommes rallie, non sans essuyer quelques larmes, le centre de mobilisation pour monter au front.
À la fin du mois de septembre, les villageois inquiets peuvent entendre le canon tonner au loin. Avant qu’un mois plus tard, des troupes alliées (Écossais, puis Anglais, Irlandais, Canadiens, Australiens, Indiens, Portugais…) stationnent sur le sol de la commune, privée d’une grande partie de sa propre population masculine : la vie des habitants en est profondément bouleversée.
Une nouvelle panique éclate au printemps 1918, avec une forte offensive allemande (bataille de la Lys). La commune voit l’arrivée de nombreux réfugiés, alors qu’elle est survolée de jour comme de nuit par des avions, et reçoit même des torpilles et des bombes. Le 11 novembre marque la fin de la guerre : « C’est la victoire pour la France et les nations alliées. C’est aussi la fin de la guerre. C’est la joie générale ».
275 hommes ont été mobilisés pendant la guerre, soit la moitié de la population masculine. 75 y sont morts ou disparus, d’autres sont mutilés, tous sont profondément marqués, comme en témoignent leurs cartes postales, envoyés quotidiennement à leur famille.
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Pour en savoir plus : J.-L. Podvin, « Ecques et la guerre 1914-1918 », Bulletin de la Société Académique des Antiquaires de la Morinie, t. XXVII, n° 474, mars 2014, p. 485-518.